
L’enquête publique relative aux projets d’arrêtés de désignation des sites Natura 2000 s’est clôturée à Yvoir ce lundi 4 février à 15H30’. Le sujet est d’importance à Yvoir. Plus de 10% de la surface de la commune sont repris dans trois sites Natura 2000. Ces sites concernent principalement la vallée de la Meuse sur toute la traversée de la commune et la basse vallée du Bocq. Les intérêts en jeu ne sont pas minces. Les protections mises en place dans le cadre de Natura 2000 sont en effet censées protéger et promouvoir la biodiversité dans des zones considérées comme particulièrement cruciales à cet égard. Dans le même temps, ces mesures de protection constituent bien sûr des contraintes supplémentaires pour les exploitants agricoles ou forestiers. Chaque parcelle Natura 2000 n’impose pas les mêmes contraintes. Les plus lourdement touchées (interdiction de pâturage et de fauchage avant le 15 juin par exemple) bénéficient logiquement de primes plus importantes.
La mise en place sur Yvoir d’un Plan Communal de Développement de la Nature (PCDN) a permis, de manière heureusement fortuite, de bénéficier d’une étude de qualité du réseau écologique de la commune, réalisée par le bureau d’études aCREA. Cette étude a conclu de façon sans équivoque à la nécessité d’étendre considérablement le site de la Vallée du Bocq. Le site tel que proposé n’englobe pas en effet les nombreux sites de grand intérêt biologique déjà répertorié par la Région Wallonne et ne tient pas compte des zones humides présentes dans la vallée entre Bauche et Spontin. Plusieurs associations, des citoyens et la réunion plénière du PCDN d’Yvoir ont, de façon convergente, demandé à la commune de prendre officiellement position dans le cadre de l’enquête publique et de proposer, au minimum, l’inclusion des (nombreuses) parcelles communales concernées au site «Vallée du Bocq».
Un appel qui a été, hélas, entendu de façon très biaisée… Qu’on en juge plutôt: le Collège s’est réuni «in extremis» ce lundi 4 février pour prendre position sur le sujet. Le résultat est affligeant: la commune demande la suppression de nombreuses parcelles actuellement en Natura 2000 et, pour ce qui est des extensions, se contente de proposer l’ajout de la seule carrière de la Rochette, à Spontin. Il s’agit là d’une (nouvelle et) triste illustration de la manière dont la commune respecte la participation citoyenne. Au déni démocratique s’ajoute cette fois le déni scientifique. L’avis du bureau aCREA et de son représentant (président du Conseil Wallon pour l’Environnement et le Développement Durable, fondateur de Natagora et professeur aux universités de Liège et de Gembloux) a été purement et simplement ignoré.
Pour clore (provisoirement) ce triste épisode, je voudrais citer ici un simple citoyen d’Yvoir particulièrement actif sur le terrain:
«L’avis du collège des échevins (…) par rapport aux avis des citoyens et des enjeux communaux lors de l’enquête publique N2000 est dramatiquement désespérant. Retrait de parcelles classées en N2000 (Evrehailles), recul des mesures de gestion sur les PAD en milieu ouvert (demande des agriculteurs) et forestier (demande du DNF) non extension du réseau de la basse vallée du Bocq (Bauche-Spontin), non suivi des propositions de la DG01 de la SPW pour les lignes de CF Dinant -Namur et vallée du Bocq. Ah oui classement d’un site (La Rochette) mais qui bénéficiait déjà d’un statut SGIB. C’est un pas , mais de nain dans le domaine de la protection de nos habitats. Je pense que nos actions ou initiatives personnelles font avancer bien plus les choses que le pouvoir politique de notre commune.»
Pour ceux qui veulent en savoir plus, l’analyse critique plus complète de la position du Collège Communal d’Yvoir est téléchargeable ici-même.
Je suis bien évidemment d’accord avec l’ensemble de l’analyse et des arguments que tu as développé. A propos de déni de démocratie ou scientifique, j’invite le pouvoir communal autocratique à méditer sur le point suivant.
Que ce soit par rapport aux espèces animales ou végétales, l’innovation génétique (apparition de nouveaux allèles,mutations…) a permis à ces espèces , par le processus de la sélection naturelle, de s’adapter et/ou de résister aux changements de conditions édaphiques,climatologiques,écologiques… C’est l’évolution des espèces.
Refuser, nier ou étouffer l’initiative de la création individuelle ou d’une partie de la population c’est petit à petit pour la majorité communale se condamner à disparaître.
Les 600 millions d’années d’évolution des espèces n’ont jamais pu contredire cette théorie. Patience donc…