
La Commission Locale de Développement Rural d’Yvoir se réunissait ce mardi 26 novembre au soir. A l’ordre du jour, essentiellement deux points: les aménagements de sécurité aux abords de l’école de Dorinne et la définition des projets prioritaires pour les années 2014, 2015 et 2016.
Le premier point portait sur la «ratification» de la décision prise en urgence par le Collège de faire passer en projet de seconde convention la fiche-projet des aménagements de sécurité des abords de l’école de Dorinne.
Rappelons que le projet de première convention (ce qui sera réalisé en premier lieu) concerne l’aménagement d’une liaison piétons (et vélos?) en grande partie en site propre entre le CHU de Mont-Godinne et le centre de Mont. La Région wallonne disposait encore, en cette fin d’année 2013, d’un solde disponible de subside «développement rural». Le Collège a donc saisi cette opportunité pour demander cette année encore la signature d’une deuxième convention destinée à réaliser des aménagements de sécurité aux abords de l’école de Dorinne, fraîchement rénovée et agrandie. Cette possibilité avait déjà été évoquée lors de la réunion d’octobre de la CLDR et nous avions soutenu cette démarche sous certaines conditions. Lors de la réunion de ce 26 novembre, le projet a été replacé dans le contexte plus global des travaux de voirie et de trottoirs de la rue d’En Haut. En synthèse, il nous semble effectivement réaliste aujourd’hui
- De mettre au frigo le projet «trottoirs» (dont la confirmation des subsides est arrivée trop tard à la commune)
- De tenter de ré-utiliser dans le projet «sécurité des abords» une partie des études réalisées dans le cadre du projet «trottoirs»
- De rentrer le projet «sécurité des abords» dans le cadre du PCDR qui comprend bien une fiche-projet classée en première priorité
La CLDR a donc soutenu à l’unanimité la démarche du Collège et demande l’inscription en seconde convention de ce projet «Dorinne». Néanmoins, plusieurs membres de la CLDR ont aussi insisté pour que la mission donnée au bureau d’études soit la plus ouverte possible. Il ne nous semble pas opportun de définir, à l’avance, les détails des aménagements. C’est là la mission (et la valeur ajoutée) d’un bureau d’études spécialisé dans le domaine de la mobilité et de la sécurité routière.
Le second point à l’ordre du jour se révéla moins consensuel…
Bertrand Custinne a introduit la question des priorités des projets à venir par un exposé philosophique dont la conclusion peut se résumer ainsi: «le PCDR doit permettre à la majorité politique en place de réaliser et de financer ses projets». Ceci signifie qu’il est tout à fait possible de considérer les 60 projets inventoriés par la CLDR comme un catalogue dans lequel on piochera au gré de la déclaration de politique générale de la majorité en place sans tenir compte des priorités définies dans le PCDR approuvé en 2012. Une tâche d’autant plus facile que la CLDR en place a été renouvelée et que de nombreux nouveaux membres sont des proches d’EPY. Nous avions prévu cette dérive et c’est la raison pour laquelle nous nous étions opposés avec tant de fermeté à la procédure de «renouvellement» de la Commission. Ajoutons encore à ce sombre tableau la façon dont Bertrand Custinne gère la réunion: aucun document remis à l’avance, pas de document papier remis en séance, présentation illisible sur écran…tous les ingrédients de la manipulation sont bien réunis ici.
Nous ne pouvons pas accepter cette manière de faire. Nous pouvons accepter de modifier certaines priorités lorsque les circonstances le justifient mais en aucun cas pour des raisons purement politiques.
Bertrand Custinne a finalement présenté les projets jugés prioritaires par le Collège pour les années 2014 à 2016. La liste proposée ne fait heureusement pas table rase du passé et tient compte de plusieurs projets considérés comme prioritaires par l’ancienne commission. L’attitude ferme de plusieurs membres de la CLDR a sans doute permis ici d’éviter le pire… De même, la discussion des modifications de priorité proposées pour 2014-2016 a permis de ré-introduire certains projets qui n’avaient pas été retenus. Nous pouvons notamment citer:
- Le maintien de la fiche-projet «réseau de déplacement actif intra- et inter-villages»: rappelons en effet que cette fiche ne se résume pas à la seule liaison CHU-Mont..
- Le maintien de la fiche-projet «Infrastructures sportives et récréatives de quartier»
- Le maintien de la fiche-projet «mise en valeur du patrimoine bâti, paysager et naturel»
Nous avons, de notre côté, approuvé des modifications de priorité justifiées par les circonstances extérieures: aménagements de sécurité à l’école de Dorinne, accélération du projet «rue de la Brasserie» à Purnode, passage de 2ème en 1ère priorité du projet «maison rurale de Godinne» (justifiée par la disponibilité des bâtiments de l’ancienne école de Godinne).
Nous nous interrogeons par contre sur le passage en première priorité du projet «maison de l’enfance» à Yvoir. Cet amendement est justifié par l’acquisition (par expropriation) des logements de l’ancienne gendarmerie d’Yvoir. Nous souhaiterions au préalable voir clair dans le projet global relatif à l’avenir de ce bâtiment. Nous ne sommes en effet pas convaincus que la cohabitation d’une crèche avec du logement de transit, à cet endroit, soit une solution souhaitable ou praticable.
Pour des raisons assez proches, nous ne sommes pas non plus favorables au passage en première priorité du projet «création d’un pôle sportif pour toute l’entité». Nous avons déjà dit qu’il nous paraissait indispensable -vu l’état des finances communales-, avant de lancer ce projet-mammouth, de disposer d’une analyse des besoins et des ressources actuelles en ne se limitant pas au seul territoire communal.
Enfin, nous ne pouvons pas accepter la mise au frigo définitive (du moins jusqu’à la fin de cette législature…) par le Collège du projet de «Parc Naturel». En présentant ce projet comme la transformation d’Yvoir en une réserve naturelle, la majorité fait preuve de malhonnêteté intellectuelle. Non seulement, le travail et la vision de la CLDR ne sont pas respectés (rappelons que ce projet était le 4ème projet prioritaire du PCDR d’Yvoir) mais, en plus, le projet est présenté pour ce qu’il n’est pas… Il est possible de télécharger la fiche de ce projet (tel qu’approuvée au PCDR d’Yvoir) ici-même. Sa lecture démontre qu’il s’agit d’un projet fort, permettant de développer une approche inter-communale, à vocation de développement rural et économique… Ajoutons encore que la Liste du Bourgmestre, composante essentielle de la majorité actuelle, avait approuvé le «PCDR 2012» en ce compris son 3ème projet prioritaire. Mais Etienne Defresne semble avoir à ce sujet des trous de mémoire…
Pour toutes ces raisons, malgré notre accord sur certaines modifications justifiées, nous avons rejeté la liste finale des projets 2014-2016 telle que proposée par Bertrand Custinne.
1 réflexion au sujet de “Plan de Développement Rural d’Yvoir: chronique d’une dérive annoncée…”