
Quelques points importants au menu de ce conseil d’automne à Yvoir: présentation du Plan Communal d’Aménagement (PCA) du Launois, diverses taxes et redevances et convention-exécution relative au projet de rénovation du coeur de village de Purnode. Notre groupe avait aussi fait inscrire quelques points supplémentaires à l’ordre du jour de ce conseil.
PCA du Launois
Les habitants d’Yvoir connaissent bien le site du Launois qui domine le quartier de la rue des Vergers. Friche touristique laissée à l’abandon et au vandalisme depuis de trop nombreuses années, ce site hébergea jadis un camping, des terrains de tennis, une cafétéria, etc. Le coeur du domaine est inscrit au plan de secteur d’Yvoir en « zone de loisir ». Cette affectation limite considérablement les possibilités de reconversion du site. Pour remédier à cela, il a été proposé de concevoir un Plan Communal d’Aménagement permettant de modifier les exigences du Plan de Secteur. Cette procédure, lancée en 2002, aboutit enfin à un projet concret de PCA réalisé par le Bureau économique de la Province (BEP) et présenté au Conseil communal d’Yvoir. Ce PCA conserve au Launois sa vocation touristique. Il permet le développement d’un projet de 1000 lits via la création de plusieurs zones:
* une zone destinée à accueillir des logements de vacances sous la forme de petites maisons 3 façades (mitoyennes)
* une zone destinée à accueillir une infrastructure hôtelière
* une zone d’infrastructures sportives (couvertes et ouvertes)
* des zones de service
* et une très grande zone verte qui comprend notamment l’ancienne carrière située au sud-est du quartier des Vergers.
La confection de ce plan est très largement subsidiée par la Région wallonne. Le Plan a été établi en tenant compte des observations des propriétaires du site et de leurs projets potentiels de développement. Il a également été, dans une certaine mesure, tenu compte des remarques et suggestions formulées par un bureau d’études indépendant en terme d’incidences environnementales (gestion de la mobilité -accès au site-, gestion des eaux -eaux grises mais aussi eaux de ruissellement-, orientation du bâti, etc.). Il faut dire que le projet est d’envergure et ne manquera pas de marquer de son empreinte l’environnement d’Yvoir…
Nous avons d’emblée exprimé notre satisfaction face aux potentialités offertes par ce PCA du Launois. A côté de nos activités traditionnelles (carrières, brasserie, services), le tourisme constitue l’un des pôles importants de développement de notre commune. Les projets que ce PCA rend possibles créeront certainement de l’emploi local. La localisation du Launois nous semble également intéressante: proche du centre d’Yvoir tout en n’en menaçant pas l’identité, proche de la Meuse et de l’île d’Yvoir et des activités nautiques qui peuvent s’y développer, proche des RAVeL de la Meuse et de la Molignée, etc. Nous apprécions aussi la volonté de la commune de veiller à ce que les infrastructures sportives futures soient aussi ouvertes aux habitants de l’entité (et pas seulement aux résidents du centre de vacance).
Nous avons cependant aussi souligné qu’il ne s’agit à ce stade que de l’approbation d’un Plan. C’est la clé permettant de réaliser un projet concret de développement au Launois mais… nous sommes loin encore de la pose de la première brique. Pour ce faire, un promoteur (les propriétaires des terrains concernés?) doit encore déposer un projet et obtenir les permis nécessaires. C’est dire que la route est longue. Il faut espérer que l’investissement fait ici par les pouvoirs publics conduise effectivement un promoteur à se lancer dans l’aventure.
A ce moment, il conviendra encore de veiller à ce que les (excellentes) observations faites dans le cadre de l’étude d’incidences environnementales soient bien intégrées dans le projet final. Nous pensons tout particulièrement à la mobilité, à l’égouttage et à la bonne intégration du projet par rapport au quartier voisin des Vergers (limitation des nuisances auditives, visuelles, etc.).
Sur base de toutes ces considérations, le Conseil communal a adopté le projet de PCA du launois à l’unanimité. Le projet sera, dans les semaines qui viennent, soumis à enquête publique dans la commune, puis soumis à la CCATM d’Yvoir et au Conseil wallon pour l’environnement et le développement durable (CWEDD). Une version définitive sera alors présentée au Conseil communal pour approbation finale, avant d’être soumise à la signature du Ministre.
Taxes et redevances
La taxe relative à la gestion des déchets (enlèvement des immondices, utilisation des parcs à conteneurs) doit être re-fixée chaque année afin de respecter le principe du coût-vérité. Ce principe impose en effet aux communes de lever une taxe « immondice » sensiblement équivalente au coût qui leur est facturé en la matière par l’intercommunale de gestion des déchets. Comme chaque année, nous avons relevé quelques (petites) anomalies dans le projet de taxe établi par le Collège. Une fois de plus, celui-ci nous promis d’en tenir compte à l’avenir… Globalement, la hausse de la taxe reste modérée sauf pour les très gros producteurs de déchets… La taxe a été adoptée à l’unanimité.
Il en alla de même quant à la taxe sur la délivrance des documents administratifs (statu quo par rapport à 2014); la taxe sur les terrains non bâtis (montant de taxe inchangé mais les règles d’application ont été mieux définies) et la taxe de répartition sur les carrières.
Le Collège a introduit également une proposition de taxe sur les pylônes GSM (8.000€ par pylône) et sur les éoliennes (industrielles) (entre 12.500€ et 17.500€ par mât). Le Conseil a approuvé à l’unanimité ces deux taxes mais il faut être conscient que celles-ci sont régulièrement contestées par les opérateurs… Nous levons donc les taxes mais ne sommes pas sûrs de les encaisser…
Enfin, deux redevances concernant les enfants ont été présentées au Conseil. La redevance « piscine » (1,5€ par séance) pour les enfants des écoles a été approuvée à l’unanimité. Par contre, comme nous l’avions déjà expliqué en juin de cette année, nous avons rejeté la révision des redevances pour les garderies dans les écoles communale. Celles-ci ont donc été approuvées majorité contre opposition.
Revitalisation du centre de vie de Purnode – PCDR
Le Collège a présenté au Conseil communal -pour ratification- la convention à signer avec la Région wallonne afin d’obtenir les subsides du Plan Communal de Développement Rural (PCDR) destinés à financer +/- la moitié du projet de revitalisation du centre de vie de Purnode. Nous comprenons tout à fait qu’il faille se presser dans ce dossier pour ne pas passer à côté de plus de 800.000€ de subsides et nous défendons absolument le projet lui-même. Mais… comme nous l’avions déjà exposé lors du dernier conseil communal, nous craignons que le Collège voit ce projet comme une copie conforme du vieux projet de réfection de voirie de la rue de la Brasserie et de la Place de Purnode. Ce projet n’avait pas pu être financé dans le cadre des plans triennaux de travaux et le PCDR est donc vu comme un substitut commode. « On prend le projet « réfection des voiries » du plan triennal et on le fait passer en PCDR. Cela n’est pas acceptable dans la mesure où -pour être subsidié dans le cadre du PCDR- le projet de Purnode doit répondre aussi aux objectifs de développement rural. Les représentants de la Région wallonne confirmèrent d’ailleurs ce point de vue en demandant -dès le 19 mars 2014- à la Commune de revoir l’avant-projet présenté. C’est ici que le bât blesse. Nous sommes maintenant plus de six mois plus tard et nous ne disposons toujours pas d’un avant-projet modifié digne de ce nom.
Le fait de signer dans ces conditions la convention avec la Région wallonne laisse la désagréable impression que l’on se contentera de modifications mineures au projet initial (on ajoute un banc à gauche et à droite…) pour obtenir le feu vert de la région wallonne. Nous pensons au contraire qu’il faut faire de ces contraintes (les exigences de la région wallonne) une opportunité: réaliser une véritable opération de revitalisation du centre de Purnode tout en solutionnant aussi bien sûr le problème des voiries…
Nous n’avons pas voulu déforcer la position de la commune dans ce dossier et nous avons donc voté, avec la majorité, la ratification de la signature de la convention avec la Région wallonne. Mais nous avons souligné avec force que nous exigeons la présentation, au niveau de la CLDR d’abord, du Conseil communal ensuite, d’un projet englobant véritablement toutes les facettes du développement rural (synergies avec les entreprises locales, convivialité, mobilité, tourisme, …). A défaut, nous ne soutiendrons plus ce projet dans le futur.
Divers points introduits par le Collège
Parmi les autres points introduits par le Collège et approuvés à l’unanimité par le Conseil, on retiendra notamment le remplacement (subsidié dans le cadre des économies d’énergie) des portes d’entrée de la Maison communale, l’approbation de la dotation communale de 44€/habitant (dès 2017) à la future zone de secours DinaPhi (services d’incendie), l’approbation d’un règlement d’ordre intérieur pour l’organisation des garderies d’enfants « accueil temps libre », décision de principe d’octroi par la commune d’une garantie au profit du Syndicat d’Initiative d’Yvoir dans le cadre des travaux d’aménagement de l’île d’Yvoir, etc.
Points introduits par la Relève
Chantal Eloin-Goetghebuer a proposé au Conseil la création d’une plate-forme réunissant les forces vives de la haute Meuse autour de la thématique de la mobilité et des transports en commun. Le lancement au 15 décembre du nouveau plan de transport de la SNCB et les nécessaires adaptations qu’il engendrera au TEC Namur-Luxembourg illustrent bien la nécessité de repenser de manière globale cette problématique dans la vallée de la Meuse au sens large. C’est l’intérêt partagé de toutes les communes riveraines, depuis Namur jusqu’à Hastière et même jusque dans la botte de Givet, de défendre ensemble les intérêts des habitants de la vallée dans ce domaine. « On est plus fort ensemble pour réclamer une politique cohérente dans cette matière ». Nous avons défendu la mise en place d’une véritable épine dorsale ferroviaire sous la forme d’une sorte de RER à haute fréquence (toutes les 20’ aux heures de pointes) « alimenté » par des liaisons transversales drainant les villages des « dessus » vers les gares de la vallée. Le Collège affirme être lui aussi demandeur dans ce domaine mais doute de la faisabilité et/ou de l’efficacité d’une telle démarche.
Nous avions aussi souhaité partager avec le Conseil l’inquiétude suscitée par certaines déclarations des dirigeants de la clinique Ste-Elisabeth dans le cadre de l’annonce d’une fusion avec le CHU de Dinant-Mont-Godinne. Dans ces déclarations, il avait été question du « rêve » de pouvoir un jour créer un grand pôle hospitalier unique bien localisé à proximité des grands axes de communication. Nous avions perçu derrière ces déclarations une menace potentielle pesant, à terme, sur le maintien à Yvoir du plus gros employeur local. Si le Collège partage en grande partie nos appréhensions, il estime cependant ne pas pouvoir faire grand chose face à ce type de menaces. Nous estimons quant à nous que notre Commune doit d’ores et déjà se positionner clairement en la matière et intégrer cette donnée dans ses réflexions stratégiques.
Catherine Vande Walle-Fossion a rappelé de son côté la problématique de l’absence de passages pour piétons à plusieurs endroits le long des voiries régionales. Il s’agit du passage pour piétons sur l’avenue Doyen Woine, à hauteur du passage à niveau (passage existant « oublié » lors des travaux de réfection de la voirie par le Service Public de Wallonie); de la création d’un passage à niveau à la rue du Pont à Godinne (à hauteur du complexe sportif) et, enfin, de la création d’un passage sur la rue d’Evrehailles à Yvoir, à hauteur de l’arsenal des pompiers. Nous sommes conscients que la balle est ici dans le cas de la Région mais nous avons rappelé qu’un minimum de volontarisme et d’énergie de la part du Collège pouvait aider à faire avancer les choses dans la bonne direction.
Patrick Evrard a demandé au Collège les raisons qui l’ont poussé à procéder au recrutement de deux ouvriers spécialisés pour le service des Travaux sans procéder à un appel public à candidatures. Nous ne partageons bien sûr pas l’argumentation du Collège qui prétend que cette méthode permet d’avoir les meilleurs éléments sans créer de frustration chez ceux qui ne sont pas retenus. Nous sommes convaincus que la frustration est plus grande encore chez ceux qui estiment -à juste titre- ne pas avoir été au courant de l’existence de ce recrutement. Nous avons aussi rappelé que ce mode de recrutement « en toute discrétion » était totalement contraire au guide des « bonnes pratiques de recrutement du personnel dans les pouvoirs locaux » tel que publié par l’Union des Villes et des Communes de Wallonie.
Jean-Pol Visée a tenu à remercier le Collège d’avoir enfin organisé une réunion des associations de Godinne en vue de débattre de la problématique des locaux disponibles pour les associations dans le village et d’y trouver une solution pérenne.
Suite à une question de Marc Dewez, nous avons appris que la commune s’était inscrite au Trophée 2014 de la commune sportive organisée par la Fédération Wallonie-Bruxelles mais qu’elle n’avait finalement pas participé faute… de participants. Mauvaise image pour le sport à Yvoir!
Enfin, nous avons terminé sur une note plus légère en évoquant les « couac » du nouveau concept de chèques-cadeaux remis aux jubilaires (noces d’or…) de la commune. Depuis cette année, la commune remet à chaque couple de jubilaire une enveloppe constituée de chèques-cadeaux utilisables dans un grand nombre de commerces de la commune. Si, comme tout le monde, nous apprécions le concept qui laisse le libre-choix aux jubilaires tout en favorisant les commerçants de la commune, nous avons attiré l’attention du Conseil sur certains aspects discutables du concept… Etait-ce une bonne idée de reprendre dans la liste des commerçants un funérarium ? Ne fallait-il pas véritablement s’assurer de l’adhésion des commerçants « listés » pour éviter aux jubilaires de se voir essuyer un refus dans l’un des restaurants de l’entité, etc. Le Collège a pris bonne note de ces remarques et a promis de corriger ces défauts « de jeunesse (?) »…
Ce conseil finalement fertile en discussions (essentiellement grâce aux interventions de la Relève) s’est terminé à plus de 23H… Nos mandataires travaillent donc…
2 réflexions au sujet de “Opposition constructive et travail de fond”