Le vieux slogan d’une célèbre marque d’eau gazeuse a hanté les débats de ce conseil communal du 26 septembre 2016 à Yvoir. C’est qu’il y fut en effet beaucoup question de bulles… Pas de celles que l’on trouve dans nos eaux pétillantes mais bien celles qui permettent la pratique du tennis en toute saison.
La commune d’Yvoir est propriétaire du complexe sportif de Godinne. C’est à ce titre que, voici bien des années déjà, elle avait promis au Tennis Club de Godinne la réhabilitation des courts les plus anciens et l’installation de bulles sur ceux-ci. Hélas, aucune de ces promesses ne s’est concrétisée jusqu’à ce jour. L’état des deux terrains les plus anciens s’est au contraire aggravé au point de les rendre inutilisables. Comme cette situation menace la survie même du club, le Collège a finalement décidé de procéder à la réhabilitation du revêtement des terrains en question, en optant malheureusement pour une solution qui ne permet plus l’installation ultérieure d’une bulle. Une fois de plus, la majorité a opté pour le court terme au détriment du moyen et du long terme. La solution retenue est bien sûr moins onéreuse que la solution la plus flexible pour l’avenir. Mais, comme l’a très bien expliqué notre conseillère, Marielle Dewez, disposer de terrains couverts à Yvoir constitue un atout que l’on pourrait facilement valoriser sur le plan économique. Par ailleurs, en se privant de cet outil, on limite fortement les possibilités de développement du club et, en particulier, de son école des jeunes.
Nous regrettons aussi que le club ait été ici pris en otage dans la mesure où ce dernier avait à choisir entre cette solution minimaliste ou… rien! On comprend le club qui n’a pas voulu lâcher la proie pour l’ombre et qui a donc accepté la proposition communale, en ce compris une participation financière à hauteur de 25% du coût des travaux !
Marielle Dewez a également regretté que cette décision soit prise alors que la commune n’a toujours pas défini sa politique sportive. On sait, depuis le début de cette législature, que c’est le grand projet de Bertrand Custinne mais celui-ci semble malheureusement avoir du mal à finaliser son épure.
Par son vote négatif, notre groupe a donc refusé ce (mauvais) choix stratégique.
Dans la foulée, nous avons obtenu le report du point portant sur l’approbation de la convention liant la commune au TC de Godinne. Cette convention présentait plusieurs anomalies et, en particulier, ne répondait pas aux remarques fondamentales de la Directrice Financière.
Sport encore à l’ordre du jour de ce conseil avec la décision d’octroi de subsides aux clubs sportifs. Notre groupe avait souvent regretté dans le passé le manque de critères objectifs pour déterminer le montant des subsides octroyés à chacun. L’an passé, nous avions salué l’initiative du Collège visant à mettre en place un système plus objectif de calculs des subsides. Le conseil a donc pris hier connaissance du résultat de cet exercice basé sur les justifications de frais introduites par les différents clubs de la commune. Remarquons au passage que ceci a demandé un gros travail administratif aux clubs. Si l’initiative est en soi louable, il a bien fallu constater que le résultat ne correspondait pas aux attentes: le règlement est complexe et souvent sujet à interprétations (par exemple: « quels sont les frais admissibles? »); le règlement ne tient pas compte des différences de traitement des clubs quant à la mise à disposition gratuite ou non de locaux communaux; le règlement ne tient pas compte non plus de la possibilité pour un club de sous-louer des locaux communaux mis -dans certains cas, gracieusement- à sa disposition…
Nous estimons donc que le nouveau mode de répartition des subsides est intéressant dans son principe mais qu’il a été mis en application de manière précipitée, sans avoir fait l’objet des ajustements nécessaires et qu’il ouvre la boîte de Pandore en mettant en évidence des questions comme l’égalité de traitement en matière de mise à disposition des infrastructures communales.
Malgré tous ces problèmes et toutes ces questions supplémentaires, la majorité a souhaité mettre en application dès 2016 le nouveau règlement. Nous n’avons pas soutenu cette proposition car nous aurions préféré geler le système ancien pour un an, considérant le nouveau mode de calcul 2016 comme un test. La commission des sports aurait pu analyser ces documents et retravailler le règlement nouveau, en prévision de 2017, afin d’atteindre à plus d’équité.
Le conseil avait aussi à se prononcer sur les subsides annuels (2016) aux associations non sportives. Rien (ou si peu…) n’a été changé à ce niveau par rapport au mode de répartition de 2015. Comme l’an passé, nous nous sommes donc abstenus sur ce point, tout en prenant bonne note de la promesse du Bourgmestre d’augmenter l’an prochain les subsides aux mouvements de jeunes.
Enfin, la volonté du Collège de procéder à une sablage d’une partie de la maison communale ne nous paraît vraiment pas une priorité. « Question d’esthétique » nous a répondu le bourgmestre. Pour nous les dépenses communales devraient plutôt privilégier les aménagements intérieurs.
Notre groupe avait également introduit quelques points à l’ordre du jour de ce conseil du 26 septembre.
Nous avons une nouvelle fois regretté que les chemins et sentiers forestiers utilisés lors d’une grande épreuve moto (enduro), une fois par an, restent ouverts aux promeneurs. Nous avions déjà soulevé cette question en 2013. Il nous avait été alors promis que cela serait corrigé à l’avenir. Nous avons été surpris cette fois par la réponse d’un membre du Collège, médecin de son état et adepte de ce sport moteur. Celui-ci considère en effet qu’il n’y a aucune raison de fermer les petites voiries forestières à cette occasion car « tous les utilisateurs de la forêt doivent pouvoir cohabiter ». Il invoque également le fait qu’aucun accident impliquant des promeneurs n’ait jamais été à déplorer lors de cette épreuve. Voilà au moins un homme politique local à qui on ne peut pas reprocher d’abuser du principe de précaution…
Nous avions également interpellé le Collège quant à l’avenir du projet de salle de village à Mont. Un projet -sur-dimensionné de notre point de vue (2,8 millions d’euros au moins !)- avait été rentré mais n’avait pas été retenu dans le cadre d’un appel à projets subsidiés par le FEADER européen. « Et maintenant que faire pour répondre aux attentes légitimes des habitants de Mont? » Nous avons été surpris d’entendre que diverses possibilités étaient étudiées impliquant pour la plupart de longues négociations avec de futurs et hypothétiques promoteurs privés. Nous ouvrons donc les paris que le village de Mont ne verra pas de sitôt sa salle de village. Une nouvelle opportunité manquée alors que ce projet était l’un des projets prioritaires du Plan Communal de développement Rural (PCDR) de la commune, qu’une fiche-projet existe et qu’il suffisait de revoir le dimensionnement du projet pour en rendre supportable le financement conjoint par le PCDR et la commune .
Nous avons aussi proposé deux pistes de réflexion et de travail pour nos écoles communales: l’une portant sur des actions afin d’améliorer le tri des déchets organiques dans les écoles et l’autre portant sur l’organisation de rangs « pédestres » (type Pedibus) conduits, par exemple, par des aînés.
Enfin, dans le cadre du huis-clos, nous avons également discuté une question délicate relative à un certain nombre de désignations d’institutrices maternelles dans l’entité. Ces désignations ont provoqué un sentiment d’injustice auprès de plusieurs collègues, sentiment répercuté chez les parents des enfants concernés. Le malaise portait à la fois sur les désignations elle-mêmes (« n’y a-t-il pas eu favoritisme ici ou là ? ») mais aussi sur la manière par laquelle les membres du Collège ont réagi face aux plaintes et demandes des enseignants et des parents (sentiment d’avoir subi des pressions, explications peu convaincantes, etc.). Nous avons pris note des explications de l’échevin de l’Enseignement qui nous a certifié que la légalité avait bien été respectée.
Il reste cependant très clair que la gestion de la « crise » et de la communication a été déficiente.
Ces constatations ont conduit chacun des membres de notre groupe à voter en âme et conscience, les uns entérinant les désignations proposées, les autres les refusant.