Il n’y avait pas de grands projets susceptibles d’attiser les passions des uns ou des autres au menu du conseil communal de ce 23 octobre 2017. Néanmoins cette réunion fut une fois de plus l’occasion de constater que le (seul?) mot d’ordre du Collège est « pas de vague »… Une attitude que nous dénonçons depuis longtemps.
La gestion du personnel communal illustre bien ce manque de volontarisme. Si la mise à jour et l’harmonisation des statuts du personnel et du règlement de travail de la commune et du CPAS constituent un pas important dans la bonne direction – nous avons d’ailleurs félicité la responsable des ressources humaines pour ce travail-, il est tout à fait regrettable que l’on n’ait pas profité de cette occasion pour -enfin- établir un organigramme de l’administration communale précisant clairement le rôle et les responsabilités de chacun. Bien sûr, ce travail exige de faire des choix et de les rendre publics… Au vu des difficultés et des problèmes rencontrés au sein de l’administration communale depuis plusieurs mois, il s’agit pourtant d’une priorité absolue.
Autre exemple encore: la tutelle sur les fabriques d’église. Le conseil avait à se prononcer sur les budgets 2018 des fabriques d’église de l’entité. Même si des efforts ont été réalisés au cours des dernières années, force est de constater que la commune est encore amenée à supporter chaque année les frais de fonctionnement des fabriques à hauteur de montants de l’ordre de 60.000€. Nous plaidons pour une rationnalisation du fonctionnement des fabriques: fusion de certaines fabriques, échange de bonnes pratiques , mise en place d’une forme de centrale d’achat permettant une gestion plus efficace des marchés publics auxquels sont soumises les fabriques… Il faut en effet se souvenir que, outre ces subsides (« interventions communales de secours »), la commune est aussi amenée à supporter les dépenses de travaux et de gros entretiens générées par le patrimoine religieux de l’entité. Assurer la liberté de la pratique religieuse de la manière économiquement la plus efficace devrait être aussi une priorité communale. Mais il est vrai que cela demande aussi un peu de courage politique…
Sur quelques points que notre groupe avait fait inscrire à l’ordre du jour, force fut aussi de constater le manque de « punch » de la majorité.
- Le gros chantier résidentiel de la rue Grande à Godinne a mis à rude épreuve le trottoir et, par voie de conséquence, la sécurité de circulation des piétons à un endroit fortement fréquenté (vers l’Académie de Musique, notamment). A hauteur de ce même chantier, un container encombre par ailleurs la voirie depuis de nombreux mois. Nous avons attiré l’attention du Collège sur ce point depuis le mois de juin. A ce jour, nous n’avons constaté aucune amélioration. Le Collège a bien écrit (gentiment…) à l’entrepreneur mais n’a pris aucune mesure coercitive (alors que l’entrepreneur est en infraction)…
- A Godinne encore, la Région wallonne avait promis de reconsidérer la demande d’instauration d’une zone « 30 » à hauteur de l’Académie de Musique, rue Grande. Ce point devait être discuté en Commission Provinciale de la Sécurité Routière (CPSR). Une réunion de cette commission est planifiée ce 25 octobre mais le point n’y est pas abordé en dépit -nous dit-on- des demandes du Collège. Celles-ci furent-elles suffisamment énergiques ? On peut en douter.
- Malgré nos multiples rappels et malgré la candidature d’Yvoir dans le cadre d’un appel à projets régional en vue de réaliser une liaison vélo entre la gare de Godinne et le pont de Rouillon, nous avons une fois de plus constaté qu’il n’était pas du tout certain que des aménagements « vélos » et « piétons » soient bien prévus sur le nouveau pont et à ses abords (de manière à permettre une liaison efficace avec le RAVeL de la Meuse).
- A Yvoir, les limites précises des zones d’extraction posent depuis très longtemps problème. Les carriers se basent sur un document dont plus personne ne semble posséder une copie. Les conséquences de cette situation un brin surréaliste sont malheureusement très concrètes pour bien des habitants d’Yvoir: apparition d’un « terril » de déchets de carrière au bout du quartier résidentiel du Lairbois, progression inquiétante de certaines installations de carrières en direction du village d’Evrehailles (Jauviat, Fontenelle…), etc. Nous plaidons depuis plusieurs mois pour une approche énergique de ce dossier important pour la commune et ses habitants. Vu l’inertie des acteurs, seule une action en justice intentée par la commune peut clarifier la situation. Ce 23 octobre, nous avions donc souhaité savoir où nous en étions… Le Bourgmestre nous a répondu le plus sérieusement du monde que le Collège avait examiné soigneusement la problématique et était arrivé à la conclusion que… « seule la menace d’une action en justice pouvait faire bouger les protagonistes »… Comme le disait Molière: « Voilà justement ce qui fait que votre fille est muette… »
- Le projet de reconversion du domaine du Launois à Yvoir ne progresse pas non plus… à l’inverse des nuisances diverses que doivent subir les riverains du quartier du Launois. Une manière de mettre la pression sur les propriétaires serait au moins de taxer les bâtiments inoccupés (mais squattés sans doute…) qui occupent le domaine (ancien home, ancienne pizzeria, etc.). Mais ici encore le Collège semble préférer l’absence de vague…
En physique, les vagues sont une source d’énergie naturelle (et renouvelable). Plutôt que de vouloir les supprimer, l’homme a appris à utiliser cette énergie… A Yvoir, toute vague est perçue comme une source de risque par le Collège au lieu d’être reconnue comme une source d’énergie et de progrès. C’est bien dommage…
Pour le reste, la plupart des autres points à l’ordre du jour ont été approuvés à l’unanimité: mise aux normes électriques et nouvel éclairage LED pour l’école d’Yvoir, réfection de la cour du Maka (CPAS), taxes 2018 sur les déchets (à un niveau inchangé par rapport à 2017), taxes 2018 sur la délivrance des documents administratifs, suppression des frais réclamés par la commune lors des paiements par carte de banque,
Par contre, notre groupe s’est abstenu sur les nouveaux tarifs de l’Accueil Temps Libre (garderie, plaines de vacances). Certains de ces tarifs ont en effet été augmentés (légèrement) mais, surtout, nous avons regretté l’absence de réunion de la Commission communale de l’Accueil du Temps Libre qui aurait dû au préalable se prononcer sur ces modifications des tarifs.
Nous avons aussi rejeté les nouvelles taxes de séjour (à charge des touristes séjournant dans la commune mais prélevées sur les exploitants d’hébergements touristiques). Compte tenu des incertitudes liées au fonctionnement et au financement de la nouvelle Maison du Tourisme Namur-Dinant, nous estimons en effet que l’augmentation très sensible des forfaits est tout à fait inopportune (certains opérateurs touristiques ayant opté pour le forfait verront le montant de leurs taxes multipliées par 3).
La séance du conseil s’est clôturée vers 22H30.