
L’atmosphère était plus tendue que de coutume lors du conseil communal de ce 12 mars, un peu comme si une sève combative remontait en chacun… Le conseil fut donc animé même s’il ne fut pas très long…
La quasi-totalité de l’ordre du jour concernait des marchés publics d’études et de travaux:
- Un marché a été lancé en vue de la réfection, à Evrehailles, du tronçon du chemin de Poilvache situé entre la rue Fostrie et la route régionale. Il a bien été acté que la réfection prévoyait aussi quelques aménagements visant à accroître la sécurité sur ce tronçon (ralentisseurs). Nous en avons profité pour rappeler qu’une consultation des habitants d’Evrehailles s’imposait en matière de mobilité (nouveau rond-point de la rue du Château, sens unique ou pas sur certains tronçons de route, entrée d’Evrehailles en provenance de la Gayolle et de Bauche,…). Nous avons été écoutés mais avons-nous été entendus ? Nous avons néanmoins approuvé le point, tout comme celui visant à terminer le tronçon non encore réhabilité de la rue de Mont à Godinne (à hauteur de la rue du Charreau).
- Un extension de la crèche de Durnal (12 enfants aujourd’hui) est programmée grâce à la reconversion d’un appartement situé dans le même bâtiment. La nouvelle capacité d’accueil sera alors portée à 20 places. Il est très probable, dans l’état actuel des choses, que les travaux (+/- 200.000€) soient à 100% à charge de la commune. Ce point a néanmoins été approuvé à l’unanimité
- Le traditionnel marché public annuel relatif aux travaux d’entretien de voirie (estimation globale de 448.000€) a fait l’objet d’un débat plus vif. Le lot 1 ne pose pas problème: il s’agit de refaire le revêtement des rues suivantes: une partie de la rue des Trys, la rue du Charreau, une partie du chemin des Meuniers à Godinne; la rue Herleuvaux à Durnal; la rue Mazy à Dorinne et une (grande) partie de la rue Haie Collaux à Spontin. Par contre, la présence du lot 2 nous a interpellé: il s’agit en effet de la réalisation d’un nouveau trottoir au rond-point de l’école de Mont, sur le côté opposé à l’école. Le coût de ce lot est estimé à plus de 31.000€. Vu la configuration des lieux, ce trottoir nous paraît totalement inutile: l’espace disponible à son entame -vers l’église- est extrêmement étroit et, plus grave, il débouche quelques mètres au-delà du rond-point sur… un fossé ! Les explications fournies par le bourgmestre n’étant absolument pas convaincantes, notre groupe a voté contre le lancement de ce marché.
- On sait que, depuis quelques semaines, les services « état civil » et « population » ont été réunis sur le même espace dans le bâtiment principal de la maison communale. Un marché de travaux était présenté par le Collège afin de revoir totalement la configuration des guichets de ces deux services. En soi, le projet améliorera l’accueil des citoyens et l’environnement de travail des employés communaux. Il est toutefois tout à fait regrettable que ce projet n’ait pas été étudié dans le cadre de l’étude globale d’aménagement de l’hôtel de ville prévue au budget 2018. Ceci aurait limité les risques de réaliser des travaux susceptibles d’être remis en question a posteriori. De plus, lancer plus tôt l’étude d’aménagement global aurait aussi permis d’anticiper la question des économies d’énergie au sein de l’administration communale: une question que nous avions déjà posée lors du remplacement récent de deux chaudières et qui se pose à nouveau dans la mesure où les travaux à l’ordre du jour ne prévoient aucune mesure d’économie d’énergie. Nous nous sommes donc abstenus sur ce point.
- Un autre marché public concernait l’installation d’un ascenseur à la salle du Maka permettant (enfin) aux PMR à accéder aux salles de l’étage (estimation du coût: 94.000€ mais, en plus, une partie importante des travaux -démolitions et finitions- doivent être réalisés par les ouvriers communaux) A nouveau, en soi, le projet est utile mais le problème qui se pose ici est d’une autre nature. Nous avions en effet mis en évidence plusieurs manquements graves dans le cahier des charges établis par le bureau d’études. Le plus important de ces problèmes porte sur le manque de clarté quant aux différents lots et en particulier sur les travaux qui doivent être assurés par entreprise et ceux qui seront effectués par le personnel communal. On imagine que ceci risque de compliquer la procédure de marché public. Par ailleurs, la Directrice Financière avait également remis un avis réservé sur ce marché. Comme ce ne sont pas ici les premiers problèmes rencontrés avec le même bureau d’études, nous avons estimé qu’il convenait de refuser ce cahier des charges en l’état et nous avons voté contre le lancement du marché.
- Un marché public relatif à l’éclairage de mise en valeur de l’église de Spontin n’a par contre pas donné lieu à débat et a été approuvé à l’unanimité
Outre ces marchés publics, le Conseil communal a approuvé à l’unanimité l’octroi du traditionnel subside de fonctionnement au Syndicat d’Initiative d’Yvoir (22.000€ pour l’année 2018). Nous avons été plus réservés quant aux subsides octroyés à diverses associations de la commune. Nous nous sommes abstenus sur ce point considérant qu’il était parfois difficile de comprendre l’attitude du Collège (refus ou octroi) face aux demandes de subsides formulées par des associations dans le cadre d’événements (ex.: refus à Godin’Bike et soutien annuel au Festival de l’Eté Mosan).
Le Conseil avait aussi à se prononcer sur le rapport annuel (2017) de la Commission Locale de Développement Rural d’Yvoir (CLDR). Rappelons que la CLDR est une commission consultative composée à 75 % de simples citoyens volontaires et à 25 % de conseillers communaux. Cette commission a été à l’origine et accompagne la réalisation du Plan Communal de Développement Rural d’Yvoir (PCDR). Le PCDR permet la réalisation de nombreux projets proposés et prioritisés par les citoyens au travers de la CLDR. Ces projets sont largement subsidiés (60 à 80%) par la Région wallonne. A l’heure actuelle, seuls deux projets sont finalisés: d’une part le cheminement piétons entre le CHU et le village de Mont et d’autre part les aménagements de sécurité aux abords de l’école de Dorinne. Par ailleurs, le projet de réfection de la rue de la Brasserie et du centre du village de Purnode sont en bonne voie de finalisation. Nous avons souvent regretté -avec la majorité d’ailleurs- la lourdeur du processus qui, en partie, explique la lenteur de réalisation des projets. Néanmoins, à l’occasion du derniers rapport annuel de la CLDR sous l’actuelle mandature (il y a des élections communales en octobre 2018…), nous avons tenu aussi à rappeler un certain nombre de griefs que nous avions à l’encontre du fonctionnement actuel de la CLDR d’Yvoir.
- La représentativité démocratique de la CLDR pose vraiment question. De très nombreux citoyens n’y viennent plus et le quorum n’est plus atteint. Le manque de candidats citoyens a permis à Bertrand Custinne de « noyauter » la représentation citoyenne avec 5 « citoyens » qui étaient candidats EPY lors des élections de 2012 (il est vrai que certains parmi eux sont aujourd’hui moins en amour avec ladite liste…).
- S’il faut reconnaître les efforts de Bertrand Custinne pour améliorer sur certains points le fonctionnement de la Commission (documents disponibles à l’avance, etc.), il faut malheureusement regretter sa volonté d’orienter les débats et de ne pas favoriser un débat démocratique en son sein (par exemple, en ce qui concerne le projet de maison de village de Mont)
- A titre d’exemples, dans deux projets importants, le message à la CLDR a été: « ceci est la position du Collège, c’est ce qui est décidé et il ne sert donc à rien de vouloir autre chose !» (« Le Parc Naturel régional » -refusé par le Collège- et la Maison de Village de Godinne -où le Collège refuse d’examiner la piste d’une réhabilitation des locaux du Patro et du Presbytère).
Face à ces constats -et aussi pour sensibiliser la Région wallonne, pourvoyeur des subsides- nous avons décidé de ne pas approuver le rapport 2017 de la CLDR.
Notre groupe avait introduit quelques points à l’ordre du jour.
- Le premier proposait que la Commune réponde à l’appel à projets « Communes Zéro Déchet » lancé par la Région wallonne. Le Collège avait, de son côté, déjà prévu la participation de la commune et avait inscrit également le point à l’ordre du jour. C’est donc à l’unanimité que le point a été approuvé.
- Le second point concernait le mode de financement des photocopieurs dans les écoles. La pratique actuelle n’est pas très claire. Dans la plupart des cas, les contrats de location de photocopieurs sont conclus dans le cadre d’une convention-cadre élaborée par la Fédération Wallonie-Bruxelles. La commune prend en charge 10€ par an et par enfant. Ce montant ne couvre en moyenne que 50% à 60% des loyers, ce qui amène les écoles et les associations de parents à devoir suppléer à hauteur de 40% à 50%. Le bourgmestre a lui-même longuement expliqué que, avec l’évolution des pratiques, les photocopies étaient plus que jamais devenues un outil pédagogique incontournable. Nous n’avons pas manqué de relever que, dès lors, la prise en charge intégrale des frais de location par la commune s’imposait. Il semble que, cette fois, nous ayons été entendus… à vérifier lors de la toute prochaine modification budgétaire !
Le conseil communal s’est clôturé vers 21H30.