Nous avons participé ce 25 juin au dernier conseil communal avant les vacances et avant la période des affaires prudentes. Pour rappel, il s’agit de la période de 3 mois qui précède les élections et durant laquelle les communes évitent de prendre des décisions qui engageraient lourdement la législature suivante. Ceci explique la longueur et la densité de l’ordre du jour du conseil.
Le Conseil a tout d’abord entendu une très large délégation des pompiers du poste d’Yvoir qui souhaitaient s’exprimer face aux mandataires politiques. Le poste d’Yvoir assure en effet depuis un an et demi, sur une base bénévole, des gardes de nuit « ambulance » en caserne tous les jours de la semaine. Cette initiative permet des temps de départ extrêmement rapides en cas d’appel et constitue donc un « plus » énorme pour toute la population de la commune. Il avait été convenu, au niveau de la zone de secours DinaPhi d’estimer l’efficacité et l’utilité de ces gardes de nuit en caserne après un an et d’opter alors pour sa reconnaissance officielle avec indemnisation normale des pompiers assurant les gardes. Aujourd’hui, un an et demi plus tard, alors que l’utilité est prouvée (1300 sorties sur un an et des temps de départ très courts) rien n’est encore réglé et les pompiers d’Yvoir fonctionnent toujours sur une base bénévole. Ils ont donc demandé que le Bourgmestre, en tant que représentant de la commune au sein du Conseil de la zone DinaPhi, défende leur demande reconnaissance du travail accompli.
Le premier point de l’ordre du jour officiel concernait les comptes 2017. Ce point a été approuvé à l’unanimité dans la mesure où les comptes, supervisés par le Directeur Financier, donnent une image fidèle des dépenses et des recettes de la commune au cours de l’année 2017. Notre groupe a néanmoins attiré l’attention du conseil sur l’évolution de la santé financière de la commune. Les investissements réalisés au cours des dernières années (nouvel atelier communal, rénovation de la Vieille Ferme, divers projets du Plan Communal de Développement Rural, égouttage, …) ont été financés, grâce à des subsides pour partie mais aussi grâce à des nouveaux crédits et des prélèvements sur les réserves financières de la commune. Concrètement, les « fonds propres » mobilisables de la commune sont ainsi passés de 6,42 millions d’euros en 2014 à 2,58 millions d’euros en 2018 (hors réserves pour les pensions du personnel contractuel). La problème est que, parallèlement à cette chute des réserves financières, les dépenses annuelles de fonctionnement ne cessent de grimper et les recettes ne suivent pas. L’évolution attendue des charges de crédit est particulièrement préoccupante. Nous comprenons bien sûr que cette situation est, pour partie, le fruit d’investissements nécessaires mais nous estimons aussi que cette situation impose une gestion communale plus rigoureuse sous divers aspects:
- dans nos projets d’infrastructures (maisons de village, infrastructures sportives, maison communale), nous devons viser la sobriété (ne pas sur-dimensionner) mais aussi viser les coûts de fonctionnement futurs les plus bas possible (économies d’énergie, fonctionnalité)
- dans l’entretien et la rénovation du patrimoine immobilier communal, nous devons veiller systématiquement à rendre nos bâtiments plus économes en énergie
- dans les multiples « petits projets » qui constituent les budgets annuels de la commune, nous devons éviter les investissements dont la valeur ajoutée pour l’ensemble de la communauté n’est pas démontrée
- d’une façon plus générale, chaque projet doit faire l’objet d’une réflexion la plus large possible (quelles sont les diverses alternatives ?) et d’une analyse financière prospective sur 5-10 ans (coûts de fonctionnement des diverses options ?)
A la suite de cette discussion « Comptes 2017 », nous avons abordé les dernières modifications budgétaires proposées à l’exercice 2018. Celles-ci confirment nos réflexions sur les comptes 2014-2017: croissance de la charge de la dette, croissance des dépenses d’énergie et absence de croissance parallèle des recettes communales.
Au rayon des marchés publics, le conseil s’est penché sur le cahier des charges des travaux d’égouttage de la rue d’Evrehailles à Yvoir (route régionale). Le remplacement de ce très vieil égout est nécessaire pour permettre la collecte des eaux usées en provenance d’Evrehailles, des quartiers des Roches, du Launois et du futur quartier du Chenois. A l’heure actuelle, seuls les tronçons situés entre le Bocq et le carrefour avec la rue du Launois sont concernés (bas de la rue d’Evrehailles). Il s’agit de travaux de très grande envergure qui comprendront aussi la réfection complète de la voirie, la réfection des trottoirs et la pose de nouvelles canalisations de distribution d’eau. Le montant total des travaux avoisinnera 1.000.000€ dont plus de 600.000€ à charge de la commune (en ce compris les prises de participation obligatoires dans le capital de l’INASEP). Les travaux pourraient démarrer fin de cette année encore ou début 2019, ils s’étaleront sur plusieurs mois et entraîneront des déviations via le quartier du Launois. Nous avons bien sûr approuvé ce projet en demandant qu’une attention toute particulière soit donnée à l’information des habitants d’Yvoir ainsi que la sécurité des nouveaux trottoirs.
Après quelques autres marchés publics (illumination des rochers de Houx et de Poilvache, maintenance de la buvette et des vestiaires du foot à Durnal,…), le conseil a évoqué le projet de complexe sportif à Godinne . Rappelons que, après plusieurs années de d’analyses et de discussions, la majorité a finalement retenu le site sportif de Godinne pour y construire un petit centre essentiellement axé sur le tennis, le football et une petite salle polyvalente. Ce projet ne sera réalisé que s’il bénéficie des subsides d’Infrasport (Région wallonne). Le conseil communal avait donc à se prononcer sur la note de motivation préparée par la majorité en vue d’obtenir ces subsides. Les contraintes sont assez sévères: le complexe doit être totalement opérationnel pour un coût qui ne peut pas dépasser 1.500.000€ HTVA mais, en même temps, le complexe doit être polyvalent. En d’autres termes, il ne peut pas être dédicacé au seul dynamique club de tennis de Godinne. Compte tenu de la liquidation de l’Entente Mosane, c’est donc un peu la quadrature du cercle: « on cherche clubs volontaires » pour utiliser les futures infrastrutures… Vu l’état des infrastructures actuelles du club de tennis et ses besoins, il est évident que nous soutenons un projet qui, sous réserve de l’obtention des subsides, offrira de belles infrastructures au club (deux terrains couverts, trois terrains extérieurs, vestiaires, cafétéria, etc.). Néanmoins, nous avons tenu à formuler plusieurs remarques:
- Il est évidemment regrettable que le projet entraînera la destruction des deux terrains de tennis qui avaient été remis aux normes il y a deux ans à peine pour plus de 50.000€
- Il est tout aussi regrettable que, au moment même où la commune d’Yvoir est encouragée par la région wallonne à adhérer au Plan Energie-Climat (visant à diminuer la production de CO2), les règles financières d’Infrasport empêchent la construction d’un complexe « zéro énergie » (car les coûts dépasseraient alors le fatidique 1,5 million)
- il est indispensable d’élaborer rapidement un plan financier prévisionnel pour ce projet incluant à la fois les coûts des infrastructures et surtout les coûts et recettes de fonctionnement; on sait en effet d’ores et déjà que le coût supporté par la Commune, compte tenu des aménagements nécessaires hors bâtiment, s’élèvera à près de 1.000.000€. Cet exercice permettra aussi de mieux estimer les loyers qui seront demandés demain aux clubs…
Les points suivants concernaient la mobilité et plus spécialement la révision du Plan Communal de Mobilité de la commune. Il s’agit d’un exercice important qui doit déterminer les mesures à prendre (aménagements de voirie, signalisation, sensibilisation des usagers…) dans les prochaines années afin de rendre la mobilité à Yvoir plus durable: plus sûre, plus accessible, plus économe en énergie et moins polluante… Vaste programme ! Le bureau d’études qui accompagne la commune dans cette démarche a présenté un état intermédiaire du dossier. Hélas, comme nos représentants mais aussi des habitants l’ont signalé lors des multiples réunions déjà consacrées au projet, on ne peut que regretter le caractère très superficiel et même approximatif des documents présentés jusqu’à maintenant par le bureau d’études. Nous nous sommes donc abstenus à ce stade, en espérant bien sûr que la suite de l’exercice soit plus porteuse d’actions concrètes susceptibles d’améliorer au quotidien la vie de nos concitoyens. Pour nous, un Plan Communal de Mobilité n’est pas un ouvrage qu’il faut avoir dans sa bibliothèque mais qu’on n’ouvre jamais…
Autre sujet important -mais qu’il ne faut pas aborder non plus sur le mode « on le fait … pour faire semblant »-, c’est l’adhésion d’Yvoir au Plan « Politique locale Énergie-Climat 2030 », mieux connu sous le nom de Pollec et qui vise à réduire les émissions globales de CO2 de 40% à l’horizon 2030 (par rapport à 2004). Nous avons approuvé bien sûr le rapport établi au niveau des communes de l’arrondissement de Dinant qui participent à l’opération et nous avons confirmé notre disponibilité pour participer à la commission à mettre en place au niveau communal et qui devra proposer des actions concrètes qui permettront véritablement d’atteindre ces objectifs très ambitieux. Nul doute que nous suivrons avec attention ce dossier !
Enfin, la séance publique du conseil s’est terminée sur une première réflexion consacrée à l’extension de la maison communale via l’aménagement de l’ancien arsenal des pompiers: quel type de marché d’architecture choisir, quel programme prévoir, etc. Nous nous réjouissons bien sûr que cette étude démarre enfin, premier pas vers une amélioration depuis si longtemps attendue des conditions de travail du personnel et des conditions d’accueil des habitants. Nous avons cependant plaidé pour que cette approche ne soit pas trop étriquée dès le départ. Ici encore, une mise à plat de toutes les alternatives doit être faite. Quelle est la meilleure solution à terme: créer une extension aux normes modernes tout en laissant les anciens bâtiments dans leur jus ? rénover la totalité des bâtiments actuels de manière à mettre l’ensemble aux normes en matière d’énergie ? envisager la construction d’une toute nouvelle maison communale -par exemple sur le site du terrain de football- tout en rentabilisant les anciens bâtiments ? C’est un sujet difficile mais qui mérite une étude fouillée et sur le long terme.