
Ordre du jour peu fourni pour ce conseil communal d’avril: 16 points seulement dont une majorité ne nécessitait que peu de débats (achat de petit matériel pour différents services, comptes de fabrique d’église, points d’ordre administratifs, etc.). Le conseil fut donc bouclé en moins de deux heures.
Le nouvel atelier communal: un nouvel Arsenal ?
L’essentiel des débats porta finalement sur le chantier du nouvel atelier communal et sur ses conséquences sur les finances communales. Rappelons que ce projet a été officiellement lancé en 2009. A l’époque, il était question d’un investissement déjà respectable de 1.900.000€ (frais d’études compris). Lors de la séance de ce 28 avril 2014, il est question d’un montant total estimé de travaux (y compris les frais d’études) de 2.748.211€, soit une augmentation de près de 45% et ce avant que les premiers terrassements ne soient réalisés, pour ne même pas parler de la première pierre… Si tout le monde s’accorde à reconnaître l’absolue nécessité de réaliser au plus vite un atelier digne de ce nom pour le service communal des travaux, on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement entre ce projet et celui de l’Arsenal des Pompiers qui s’était traduit par un dépassement de budget de plus de 700.000€.
Dans le cas de l’atelier communal, les augmentations attendues s’expliquent en partie par des fonctionnalités nouvelles qui ont été ajoutées au projet initial (parc à conteneurs privé, silo à sel de déneigement) mais aussi par une sous-estimation du coût des travaux à l’origine du projet. Pour ne prendre qu’un seul exemple, il était évident dès l’origine du projet qu’une voirie d’accès devait être réalisée afin de permettre un accès aisé au site de l’atelier (à la fin du sentier du Buc). Le coût de ce seul poste est estimé aujourd’hui à plus de 150.000€ ! De même, le regroupement sur un même site de l’atelier et du parc à conteneurs aurait également dû être prévue, dès la conception du projet.
Dans ce dossier du nouvel atelier, nous regrettons donc une fois de plus la mauvaise préparation du projet qui conduit à la fois à des révisions à la hausse du budget mais aussi à des retards dans la réalisation du chantier. Nous craignons aussi que, une fois le chantier lancé, d’autres mauvaises surprises ne nous attendent au tournant. L’évacuation des terres et roches provenant du chantier de l’Arsenal et stockées sur le site du futur atelier n’est ici qu’un exemple parmi d’autres de surcoût « inattendu » possible. Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvaise augure, nous craignons une facture finale pour l’atelier de plus de 3.000.000€. En additionnant Arsenal et Atelier, le charreau d’Evrehailles pourra ainsi être re-baptisé « le charreau d’or d’Yvoir »…
La question de l’Atelier se retrouvait en fait dans plusieurs points à l’ordre du jour du conseil: modification budgétaire (hausse des dépenses au budget extraordinaire de plus de 300.000€), avenant au contrat d’architecture et lancement des marchés publics de travaux pour l’ensemble des abords (voiries, dalles à conteneurs, silo, etc.). Malheureusement, le Collège n’avait prévu aucune présentation d’ensemble du dossier. Le conseil fut ainsi amené à se prononcer sur un dossier largement « saucissonné » où manquait toute vision d’ensemble du projet. Compte tenu de l’importance du projet, nous nous attendions à une présentation incluant à la fois l’évolution du contenu du projet (abords, voirie, bâtiments, gestion des terres et roches mises en décharge sur le site), des estimations budgétaires et des modes de financement (subsides, emprunts, fonds propres). Nous avions déjà souligné la nécessité d’une tels présentation pour le conseil en septembre 2013. Une fois de plus, le Collège nous a promis un tel exercice … lors d’une prochaine séance du Conseil ! En attendant Godot…
Nous avons aussi abordé deux questions connexes au chantier du nouvel atelier. Nous avons soutenu la demande de riverains du Jauviat de prévoir un rideau végétal masquant vers le Nord les installations du parc à conteneurs. La réponse du Collège nous semble toujours évasive sur ce plan… Nous avons aussi rappelé l’utilité de prévoir une liaison piétonne, en bordure de la limite Est du terrain communal, entre le cul-de-sac de la rue Fostrie et le clos du Chenois (fin du sentier du Buc). Celle-ci a été promise par le Collège.
Face aux points d’interrogation évoqués et à l’absence de vision d’ensemble prospective du projet de l’Atelier, notre groupe s’est abstenu tant sur les points relatifs au marché d’architecture (avenant) et de travaux que sur les modifications budgétaires à l’extraordinaire. Sur ce denier point nous avons aussi regretté le manque de clarté quant à l’évolution des finances communales: nous n’avons toujours pas très bien compris le financement par fonds propres (et donc via une nouvelle diminution du Fonds de réserve Extraordinaire) des travaux de voirie alors que, à l’origine du budget 2014, ce poste était partiellement financé par emprunt.
Un peu de tout…
D’autres points à l’ordre du jour ont donné lieu à certains échanges et clarifications qui se sont traduits généralement par des votes à l’unanimité.
Ce fut le cas pour la signature du bail emphytéotique relatif à l’ancienne école de Godinne au profit du CPAS. Ce bail doit permettre au CPAS de porter le projet de création d’une maison communale d’accueil de l’enfance (crèche). Nous avons cependant une nouvelle fois exigé que la réalisation de ce (bon) projet ne pouvait pas se faire en ignorant les associations de Godinne qui sont toujours à la recherche de locaux d’accueil. Engagement a été pris par le Collège de réunir les parties intéressées et de trouver une solution pérenne à ce problème.
Nous avons aussi discuté plus en détail la convention de partenariat entre la commune d’Yvoir et la Région wallonne en matière de Plan « Habitat Permanent » (« Plan HP »). Rappelons que le plan HP vise à accompagner la problématique de l’habitat permanent dans des zones de loisir (personnes domiciliées dans des caravanes ou chalets de vacances). En particulier, nous avons insisté pour que la commune prenne rapidement position par rapport à l’avenir tant du parc Thibaut (Godinne – où plus aucun habitat permanent ne devrait être admis) que de la Gayolle où la commune devra éventuellement opter pour une reconversion partielle en zone d’habitat.
Les points soulevés par la Relève
Enfin, dans les points que notre groupe avait relevés, nous sommes revenus sur la l’annulation de la vente du terrain de la rue du Moulin. Suite aux questions que nous avions posées à la tutelle, celle-ci a annulé la décision du conseil communal du mois de mars. Une fois de plus (après le très lourd précédent de la vente de la Ferme de Tricointe), la commune n’a pas respecté les règles de base en matière de publicité (mise en concurrence) lors d’une vente d’un bien communal. Espérons que la leçon aura cette fois porté… Au-delà de ce problème de forme, nous avions surtout voulu revenir sur la problématique du logement public à Yvoir. Le cas de la rue du Moulin ne serait pas allé à la tutelle si le projet de 8 logements publics pour personnes âgées/handicapées y avait été réalisé. Nous avons voulu relever le fait que, entre la volonté affichée (et sincère -nous l’espérons-) de créer du logement public et les réalisations, il y avait souvent plus qu’un marge. Nous avons ainsi relevé plusieurs projets importants qui ont connu ou qui connaissent une évolution peu encourageante:
- la construction de maisons locatives à la rue des Vergers a fait face à une levée de boucliers des riverains imposant une révision du projet. Nul ne sait aujourd’hui comment ce projet évoluera…
- le projet de la rue du Moulin (8 logements) a dû être abandonné pour des raisons similaires et ce à un stade avancé de conception
- le projet de la Gare de Godinne semble très compromis, vu la « gourmandise » financière de la SNCB, propriétaire des lieux…
- le projet de 10 logements à la rue du Rauysse devra être sérieusement revu suite à la vente inattendue à un privé d’une maison qui devait faire partie du projet…
Une partie de ces difficultés est liée à un manque de volonté de la commune de défendre (avec doigté et intelligence) sur le terrain des projets de logements publics. Il est évidemment toujours plus facile de battre retraite devant la mauvaise humeur de quelques uns plutôt que d’écouter, de dialoguer et de faire oeuvre pédagogique…
Dans un tout autre registre, nous avions aussi demandé à Monsieur Monin de faire le point devant le conseil quant à la mise en place de la zone de secours de Dinaphi et, en particulier, d’expliquer les raisons pour lesquelles la commune d’Yvoir ne participait pas à la centrale d’appel d’urgence qui s’est mise en place au niveau de Dinant. Force fut de constater que les explications du Maïeur n’étaient pas ici d’une très grande clarté. Nous n’en savons donc toujours pas beaucoup plus. Notre grande crainte dans ce dossier est que notre service Incendie ne se retrouve totalement marginalisé au sein de la future zone…
En résumé, nous sommes sortis de ce conseil du 28 avril, avec une impression désagréable de grand flou sur nombre de dossiers importants comme l’Atelier, l’évolution des finances communales, la réforme des services incendie ou encore la problématique du logement public à Yvoir…
WordPress:
J’aime chargement…